Comme pour les origines ethniques, les origines anciennes peuvent être déterminées par un test ADN autosomal, c’est-à-dire un test qui analyse l’ensemble de votre ADN.
Il est intéressant de constater que l’ADN nous apporte de nouvelles découvertes sur l’histoire de la France. La voici racontée par Vincent Boqueho dans la vidéo ci-dessous.
Chez FTDNA, c’est le test Family Finder qui vous permet de connaître la répartition de vos origines anciennes.
Nous pouvons suivre l’arrivée des différentes populations qui ont façonné notre ancestralité. En France, le premier projet d’analyse des transitions démographiques préhistoriques sur le territoire, Ancestra, a rendu ses conclusions en 2020. Elles indiquent que nous sommes un mélange d’au moins trois populations: des chasseurs-cueilleurs qui sont arrivés en plusieurs vagues depuis 40.000 ans, des agriculteurs venus d’Anatolie il y a 7.000 ans, et des nomades des grandes steppes d’Eurasie il y a 4.500 ans.
Sans oublier les quelques pourcents que nous ont légués les Néandertaliens ( de 1 à 3%).
En ce qui me concerne, le test réalisé avec le projet Genographic m’a attribué 1.2 % de gènes néandertaliens !
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Chasseurs-cueilleurs:
Il y a 40 000 ans, les humains modernes venant du sud-est pénètrent dans un hexagone dominé par le froid. C’est un paysage de steppe, parcouru par des mammouths, rhinocéros laineux, rennes, chevaux… Grottes de Chauvet, Lascaux, sont les témoins de cette période et de nos ancêtres cro-magnons.
Dans l’ADN des Français persistent en moyenne 10% des premiers chasseurs-cueilleurs du paléolithique.
Agriculteurs:
La sortie de l’ère glaciaire va favoriser la venue d’une nouvelle vague de population, celle des agriculteurs du Néolithique (venant d’Anatolie, suivant le Danube et les côtes méditerranéennes) apportant ce qu el’on peut appeler le « kit néolithique » : agriculture, sédentarisation, villes et villages, domestication des animaux.
La paléogénétique a montré qu’il s’agit bien d’une nouvelle population venue se métisser avec la population préexistante, et non pas l’adoption par cette dernière de l’agriculture née en Mésopotamie dans le croissant fertile.
Les Français d’aujourd’hui leur doivent la majorité de leur ADN: 49% en moyenne
Qu’en est-il des Bretons ?
Eleveurs-nomades:
Les populations venues des steppes eurasiennes, au nord de la mer Noire (Yamnayas) vont s’imposer rapidement : il s’agit d’éleveurs nomades, principalement des hommes. Ils se caractérisent par leurs chars à roue, les céramiques « cordées » , les haches, et les sépultures individuelles (korganes). Ils vont aussi imposer leur langue, qui va devenir l’indo-européen. Ils vont se mêler à la population et apprendre à cultiver.
En moyenne, 40% du génome français est issu de ces nomades. Avec des différences selon les régions : cette influence est nettement plus prononcée dans le nord et l’est de la France que dans le sud.
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Mais d’après les résultats ci-dessous, les résultats chez nos testeurs ne présentent les mêmes proportions!!… Que devons-nous en penser?
Résultats: la moyenne en France (selon l’article de Science&Vie de Juillet 2021) est : 10% – 50% – 40%
Pourtant des études scientifiques indiquent une prédominance en Bretagne de l’ADN des éleveurs-nomades . Selon Aude Saint-Pierre, « les Yamnayas, pasteurs des steppes eurasiennes, sont venus par le nord de l’Europe. Les Bretons sont ceux qui présentent des « traces » Yamnayas en plus grande quantité dans leur génome ».
Le mélange entre les différents apports d’origines anciennes n’est pas partout le même en France. C’est ce que révèle l’étude publiée en 2020 par Aude Saint Pierre et ses collègues de l’université de Bretagne Occidentale, à Brest, basée sur les séquences ADN de 2184 individus, avec des corrélations entre géographie et génétique.
Six ensembles se dégagent sur le territoire hexagonal, montrant notamment la proximité des Bretons d’aujourd’hui avec les Britanniques: https://www.letelegramme.fr/bretagne/les-bretons-sont-genetiquement-un-peu-differents-11-07-2021-12787971.php
Une particularité bretonne ?
Certaines maladies génétiques semblent se trouver de manière plus fréquente en Bretagne qu’ailleurs en France: la mucoviscidose, le glaucome exfoliatif, l’hémochromatose, la luxation de la hanche…
Pour le glaucome exfoliatif (plutôt transmis par nos ancêtres scandinaves), voir la page 16 du rapport suivant: http://www.associationfranceglaucome.fr/wp-content/uploads/2019/09/AFG-BULLETIN-DINFORMATION-MPT-AFG-0619-ETE.pdf
Il y a aussi une particularité au niveau de la tolérance au lactose, la capacité à digérer le lait : http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/evolution/accompagnement-pedagogique/accompagnement-au-lycee/terminale-2012/un-regard-sur-levolution-de-lhomme/evolution-dans-la-lignee-humaine/quelques-aspects-genetiques-de-levolution-des-populations-humaines-homo-sapiens-sapiens/culture-et-selection-naturelle-au-cours-de-lhistoire-des-populations-humaines/lactase#:~:text=Les%20autres%20dits%20%C2%AB%20lactase%20persistants,vie%20produisaient%20de%20la%20lactase.
On peut écouter le podcast de Evelyne Heyer « La saga des humains » sur ce sujet.
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